Ma vie de romancière -25 : les coïncidences de l’écriture

Vous est-il déjà arrivé d’avoir cette prémonition d’un déjà vu ou déjà vécu ?

Cela m’arrive de temps en temps, mais je ne cherche plus à comprendre pourquoi ou comment cette préscience arrive ou quelle en est la finalité, (à part pour le suicide de ma vaisselle. Vous savez lorsque vous posez une table sur le bord d’une tasse et qu’une petite voix vous souffle à l’oreille : tu ne devrais pas, elle va tomber. Et que, la pauvre tasse se jette dans le vide sans raison ?)

Au cours de l’écriture, des faits s’imposent sans qu’on puisse s’y dérober et je me laisse porter par cet élan souvent productif. Il en est cependant qui s’invitent dans votre quotidien de manière étrange, voire dramatique.

J’ai écrit la Malédiction de la Pierre noire il y a plus de trois ans.
Pourquoi ai-je décidé de publier cette histoire l’année dernière au mois de mars ?
Nul ne peut le dire.
Etrangement, l’île d’Elwiis se dessinait dans ma tête, aussi bien le Mord’Ach que le port, le cercle de pierre ou le château. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert qu’une île ressemblait à peu de chose près à mon propre imaginaire. Je trouve cette similitude des lieux étranges, et je me dis que peut-être avais-je déjà « vu » cette île sans y prêter attention. Les ressources de la mémoire sont inexplicables.

Un autre fait m’a interpellée depuis peu. L’histoire d’Alana résonnait bizarrement avec notre propre confinement et cet « enfermement » imposé. Pour ceux ou celles qui ont lu ce livre, vous comprendrez.

Mais, parfois, ce que vous écrivez télescope votre présent de manière dramatique. C’est le cas pour celui qui sortira dans quelques temps. Ce chevauchement entre ma vie et celle de mes personnages m’interpelle et m’interroge.

Est-il possible que les coïncidences n’en soient pas ? Que des avertissements nous soient envoyés pour je ne sais quelle raison ?

A vous d’y réfléchir, moi, je mouline et me demande si je ne dois pas me méfier de mes propres mots.