Nouvelle expérience

 

Thème de ce défi d’écriture : le sexe au travail 🙂

— Tu… tu crois ? dis-je d’une voix incertaine.

Liam hausse les épaules de cette manière désinvolte que j’adore. Ferme et moelleux en même temps, un truc à lui. Rien qu’à lui. Et puis…

— Ben…

Il hésite, le nez tordu sur le côté par cette mimique charmante à laquelle sa bouche participe d’une pincée de perplexité.

Son soupir soulève sa poitrine dont j’aimerais découvrir le dessin et j’imagine les muscles solides, robustes.

— On a dit qu’on le ferait. Tu sais ce que le patron en pense, hein, souffle-t-il, les yeux tournés vers le bureau à quelques dizaines de mètres.

Les vitres à mi-hauteur du mur constituent des miradors, sciemment ouverts sur notre espace de travail pour surveiller le moindre de nos gestes, éviter les « dérives » comme serine notre grand chef vingt fois par jour.

« Aucune dérive », résonne le leitmotiv qui berce nos journées de labeur, qui hante nos actions, nos désirs, nos fantasmes.

Nous n’avons plus qu’une seule volonté Liam et moi.

Dériver.

Le plus loin possible, dans des sphères inconnues où personne n’a osé s’aventurer avant nous.

C’est notre but, celui qui nous obsède depuis des jours, qui transcende le plus infime de nos actes, nous excite au point que nous risquons de perdre le contrôle si notre fringale de nouveau n’aboutit pas.

C’est une quête, mieux que le Saint Graal ou qu’un truc divin ou diabolique.

Je soupire à mon tour, déboussolée d’enfreindre la première loi érigée en règle suprême, presque céleste tant elle conditionne tout ce que nous sommes.

— On doit le faire, dis-je, frissonnante d’être surprise par notre maître.

Notre tremblement de frayeur entremêlé d’une excitation de plus en plus viscérale, incontrôlable au point de devenir notre seul objectif, nous porte à agir.

— Alors… souffle-t-il d’une profonde expiration. Allons-y, se redresse-t-il, une soudaine fermeté dans l’allure et le ton.

Qu’est-ce qu’il est beau lorsqu’il fait preuve d’autorité et de détermination.

Je lui souris, béate d’admiration. Si un autre que lui m’avait demandé de contrevenir aux règles si sévèrement édictées, jamais je n’aurais osé dépasser ma peur, envisager ce que nous nous apprêtons à réaliser.

Il souffle pour se détendre, remue la tête de droite à gauche pour délasser ses muscles aussi tendus que les miens.

— Vas-y, commence.

Il se déplace vers le plan de travail pour tourner le dos au bureau vitré et nous assurer un brin d’intimité.

Le risque est au maximum, nous le savons. Si nous sommes surpris…

Je réfrène ma frayeur de perdre mon travail, de gâcher l’immense chance qui m’a été offerte de bosser avec LUI, notre chef, notre tyran, notre maître, notre Dieu. Œuvrer sous ses ordres représente une aubaine inouïe ou frise l’impossible sans des milliers de diplômes dont je ne peux fournir le plus petit titre. Je m’apparente à l’électron libre, le coup de cœur, celle qu’il a engagée parce qu’il a senti que j’avais le « truc ».

D’un léger mouvement de la main, Liam me ramène au présent et m’incite en silence à agir. Plus vite nous commencerons, plus rapidement nous terminerons et nos chances d’échapper à la vindicte anti-dérive de notre patron augmenteront.

Je me lance, avance les doigts avec prudence. Une soudaine émotion me traverse de part en part à l’idée de le toucher, de le découvrir intimement.

J’expire avec lenteur pour calmer les battements désordonnés de mon cœur et je me concentre sur la peau tendue que je caresse avec dévotion.

Mon Dieu, ce qu’il est doux !

Les petits poils chatouillent ma paume, l’épiderme pétille d’un frisson et réagit à ma cajolerie délicate.

Je retiens mon souffle, approche mon visage pour contempler cette merveille, admire ce cul parfait d’une beauté inégalée.

Liam cesse de respirer, se trémousse d’une ondulation des hanches que je remarque à peine tellement je me focalise sur ma tâche.

— Vas-y doucement. Tu… tu ne dois pas la déchirer, murmure-t-il, la voix tendue par son impatience ou cette excitation qui palpite entre nous.

— Doucement. Je… je vais y aller avec prudence.

Je caresse ce petit orifice d’un doigt léger, affermis mon toucher délicatement. Je l’enfonce millimètre par millimètre, écarte les chairs tendres, de l’index je le trifouille d’une roulade mesurée.

— Doucement, suffoque-t-il de ma soudaine frénésie à tout découvrir de cet espace clos, à fureter au plus profond pour atteindre le nirvana.

— Oui, oui… doucement… Vas-y, donne-le-moi.

Il hésite, regarde ce que je lui réclame d’un ordre impérieux et impatient. Mon doigt à l’intérieur de ce monde inconnu continu sa fouille exploratrice, plus excitante de seconde en seconde.

— Tu ne crois pas qu’il est un peu… gros, s’effraye-t-il, les yeux troublés par ce qu’il tient dans la main.

Il le palpe, teste sa fermeté, sa raideur magnifique digne de notre désobéissance.

— Tu es certaine que c’est…

— Oui ! C’est la meilleure solution pour obtenir un résultat parfait. Toi et moi,

nous désirons la perfection. Nous nous sommes juré de tout faire pour atteindre ce but !

— Oui, mais…

Liam se fronce indécis à capituler.

— Tu veux te faire virer pour une simple… expérience bénigne ? Nous prenons de gros risques, alors autant faire en sorte que cela soit exceptionnel ! dis-je d’un murmure impatient.

Mon doigt gratouille cette chair dont j’apprécie le moelleux, la tendreté étonnante, la réactivité à peine frémissante.

Jamais je n’ai imaginé que cela soit… ainsi.

— Écoute, commence-t-il, prêt à se rétracter, à ne pas respecter nos accords.

— Nous avons juré d’aller jusqu’au bout, à fond s’il le faut !

Tout à coup, je me sens la plus forte, celle décidant de la bataille à mener pour atteindre notre but et nous accorder une victoire jouissive à l’extrême.

Je roule mon doigt doucement d’un va-et-vient incessant pour le convaincre que reculer devient inutile.

— Sue.

Il s’effraye de ma détermination. Ses doigts se crispent sur ce qu’il refuse de me donner pour que tout soit parfait, que nous parvenions à une perfection inégalable. Il capitule enfin, le souffle haletant et m’abandonne l’objet de ma convoitise d’une main hésitante.

Je n’ai plus de réticence. D’un geste assuré, je retire mon doigt de l’antre délicat, y fourre lentement le concombre frais et extraordinairement roide, gémis de le voir glisser si aisément et d’entrer là comme dans du beurre.

Aucune contraction ni aspérité ne me freine.

Liam geint à son tour, crispé, avant de se détendre d’un soupir de contentement.

Il glousse tandis que je pousse un peu plus loin mon exploration à l’aveugle. Je l’enfonce, le ressors à peine avec de plus en plus d’énergie, adapte au mieux le coulissement contrôlé.

Nous retenons nos souffles haletants, notre tension palpable se dissout en une magnifique de jouissance.

— Nous y sommes !

Nos rires d’excitation se ressemblent, s’entremêlent. Nos regards d’extase s’accrochent l’un à l’autre émerveillé par les frissons qui courent sur nos peaux moites.

— Nous avons réussi.

Liam suffoque les yeux écarquillés par le bonheur.

Je me redresse avec la fierté d’avoir obtenu une victoire inédite.

— Nous avons réussi. Elle est parfaite ! dis-je, le regard rivé sur la caille farcie de ce cornichon asiatique au prix exorbitant que notre chef garde jalousement dans sa réserve secrète.

— Une merveille, s’extasie Liam, le visage adouci par notre succès.

Nous soupirons du même émoi de délivrance.

Essayez donc de farcir une caille naine avec un cornichon hors normes

4 commentaires sur “Nouvelle expérience

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