Ma vie de romancière – 4 – Mon Mac

Mon Mac, mon (presque) meilleur ami

Comme toute bonne romancière à la page, j’écris avec une plume d’oie trempée dans de l’encre rose, le tout déposé sur un parchemin à la lueur de la bougie parfumée. Étant donné la soudaine pénurie de parchemins pour raison d’urbanisation des zones inondables et dévastation des roselières locales, je me suis résolue à me lancer dans la modernité.

Désormais, j’écris sur ordinateur.

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Cette noble Bête étrange requiert beaucoup de doigté. Surtout pour ceux qui n’utilisent que deux doigts, les deux seuls reliés à leur cerveau primitif et capables de frapper les pauvres touches à une vitesse phénoménale au point de battre les meilleures dactylographes de la terre.

Aparté : Cela ne vous rappellerait pas quelqu’un ? 

Heureusement, mon ancienne formation de sténo-dactylo de choc et de charme (préférable pour appâter la Bête) m’a permis de rapidement taper plus vite que mon ombre (qui d’ailleurs dépose un préavis de grève. Au moindre rayon de soleil, elle se fait la malle !)

Je tape si vite que les mots se forment sous mes doigts sans que mon cerveau participe à l’action, vous comprenez donc le pourquoi de mes délires livresques.

Mais parlons plutôt de mes déboires informatiques.

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Je suis une plaie.

La onzième plaie d’Égypte plus dévastatrice que les dix précédentes qui d’ailleurs palissent de n’avoir été que des petits inconvénients face à mes désastres personnels.

Petit rappel biblique pour les amoureux de l’histoire :

  • Première plaie : les eaux du fleuve changées en sang.

Il m’a suffi de renverser un café sur le clavier pour que mon pauvre secrétaire s’en trouve les sangs tout retournés, gémisse, clignote pour finalement refuser de redémarrer malgré une réanimation cardiaque vigoureuse au sèche-cheveu. Secrétaire c’est donc vu remplacer par Mac.

  • Deuxième plaie : les grenouilles tombèrent et recouvrirent l’Égypte.

Ma grenouille s’appelle Minou. Je vous laisse imaginer la manière dont il joue avec la souris en se prenant pour un magicien (et hop ! Trois chapitres en moins !) ou lorsque ses propres idées littéraires à la mode chat : paouifpniurthfnpaçeit, yq^àz, eoqzmihvta »^àçudÇEMO ! s’invitent dans mes textes.

  • Troisième plaie : les moustiques ou les poux.

Ici, nous parlons virus, ceux que personne ne chope sauf moi. En réalité, je suis le virus mortel qu’aucun informaticien n’arrive à éradiquer, à leur grand désespoir. Je soupçonne d’ailleurs l’un d’entre eux d’avoir envie d’entrer dans un monastère pour ne plus jamais me côtoyer ou de s’adonner au vaudou pour me lancer des sorts !

  • Quatrième plaie : les mouches, taons ou bêtes sauvages.

Incontestablement, pour moi, un ordinateur s’apparente à une bête sauvage. Non seulement il faut le dompter, mais en plus je dois intégrer une masse de notions qui dure le temps d’une saison, un langage particulier et hermétique dont certains se gargarisent uniquement pour me faire remarquer que je ne suis pas à la page (normal, moi, je suis au livre lol). Une MAJ (mise à jour, je précise pour les billes comme moi qui se demandaient pourquoi mon ordi réclamait des majuscules ???) et tout à coup, tout déraille à nouveau et le dressage de l’animal doit recommencer non sans pertes et fracas et crise « personne ne m’aime ! »

  • Cinquième plaie : la mort des troupeaux.

Là, j’avoue que j’assassine sans le vouloir des troupeaux de mots, de phrases ou pire de chapitres entiers sans même le vouloir. Je préfère ne pas avouer le nombre faramineux de fois où je cherche pendant des heures un chapitre que j’ai « logiquement » ranger dans le fichier du sous-dossier du dossier du classeur du registre document-livre-etc… et que… il a disparu mystérieusement sans laisser d’adresse. L’ingrat ! À moins que la terrible Bête se montre facétieuse ?

  • Sixième plaie : les furoncles qui bourgeonnent en pustules

Vous connaissez surement cette petite chose qui s’installe sans votre autorisation, qui réclame toutes les deux minutes votre attention ou vous menace de graves désagréments et de séquelles irréparables ? J’en suis toujours profondément stressée, dans l’attente de découvrir en allumant la Bête que… tout s’est envolé au paradis des fichiers cachés-inaccessibles-sans-un-diplome-bac+300.

  • Septième plaie : la grêle qui détruit toutes les récoltes

Vous avez compris que côté calamités, je ne fais pas dans la dentelle. Mon intestin grêle en subit régulièrement des tortillages douloureux ! Oui, ce n’est pas un phénomène météorologique, je vous l’accorde. Mais un intestin noué peut devenir une plaie plus grande que quelques grêlons aussi gros qu’un œuf d’autruche.

  • Huitième plaie : les sauterelles qui boulotent tout ce qui est mangeable

La Bête dans ses œuvres les plus immondes agit de la même manière et dévore toujours les trucs super-hyper-supra importants que vous avez soignés aux petits oignons pendant des heures, des jours, des semaines, des mois et… pouf. Une crise de boulimie et la Bête se nourrit de votre travail

  • Neuvième plaie : les ténèbres.

J’y navigue depuis si longtemps que je devrais voir le bout du tunnel, non ? Détrompez-vous ! À peine vous commencez à dompter la Bête, la voilà qui caracole à nouveau, change de look sans avertissement, utilise un nouveau vocabulaire alors que vous terminez à peine de comprendre le vocabulaire de base.

  • Dixième plaie : la mort des premiers-nés.

Les premiers-nés n’ont pas résisté à mes manipulations hasardeuses, à mes « je les enregistre, je les enregistre » et ont péri corps et biens dans les méandres de mémoires secrètes que je préfère enterrées à jamais.

Si vous arrivez jusqu’à ces derniers mots, vous l’avez compris: la plus grosse plaie qui soit, c’est moi !

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Ma vie de romancière 5 : Je suis un bisounours !

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