Ma vie de romancière 10 – Auto-édition à toutes les sauces

Un livre auto-édité par Amazon sélectionné pour le prix Renaudot

Ne devons-nous pas voir là une consécration ? Ou une évolution des mentalités ? Ou un plan marketing savamment orchestré par les grandes ME ?

Trop souvent, les lecteurs réagissent négativement face aux auteurs auto-édités et considèrent qu’ils sont des auteurs ratés non retenus par une maison d’édition et qui se vengent ainsi en vous servant une soupe insipide, incolore et inodore. Lorsque l’on connait les conditions de soumission des manuscrits dans les ME, les refus en cascade sans même que l’ouvrage soit ouvert parce qu’il ne « correspond pas à la ligne éditoriale » ou parce que tout simplement il n’a pas accroché l’attention de celui ou celle qui en a feuilleté à la va-vite les premières pages, éditer en maison d’édition, obtenir ainsi le sésame (pas la graine, celle-là s’achète sans problème) d’une reconnaissance littéraire passe par le remontage de manche et le « jetage » dans le grand cirque de l’auto-édition avec souvent un atterrissage en crash meurtrier.

Cependant, l’auto-édition représente pour beaucoup une fenêtre de liberté, une possibilité de tenir entre ses mains des mois de travail, une partie de sa vie, de ses envies. Traiter un auteur auto-édité de sous-auteurs devient la fausse excuse du lecteur désireux de suivre le troupeau de peur de se perdre parmi l’inconnu et d’y découvrir – oh ! miracle – de jolis récits poignants et non formatés à la sauce ME.

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Ne dit-on pas que le livre est une aventure ?

Alors, chers lecteurs, lancez-vous (pas trop fort, sinon vous risquez de terminer avec des bosses), osez franchir le pas et achetez les auto-édités. Au pire, lisez les extraits fournis gracieusement par Amazon et consorts. Ils vous permettent de vous faire une idée de l’écriture, du style et de l’histoire et vous éviteront des déboires parce que l’auto-édition comme l’édition classique, n’offre pas toujours que des bons ouvrages.

Personnellement, j’ai choisi de publier en auto-édition pour le plaisir de voir des mois de travail trôner dans ma bibliothèque, toucher en vrai ce que mon cerveau a imaginé et que mes petits doigts alertes tapent frénétiquement à la moindre occasion. Que mes livres soient lus ou pas, finalement cela ne revêt pas grande importance tant que ma fierté de brandir un bouquin en criant « c’est moi qui l’ai fait ! » suffit à mon bonheur et à ma mégalomanie de romancière habillée de rose.

L’auto-édition demande une rigueur quasi militaire, beaucoup d’abnégation, une solide chevelure bien accrochée sur la tête et aucun orgueil à moins de se changer en Caliméro et pleurnicher à longueur de journée sur les réseaux sociaux : « Personne ne m’aime ! »

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Pour avoir testé les deux formules, édition et auto-édition, je vous assure que l’auto-édition représente un parcours du combattant et aucune éventualité de reconnaissance ou de richesse, à part pour les super-auteurs-méga-super-bons. Les autres, dont je fais partie, se noient dans la masse et scrutent avec envie ceux qui d’une publication atteignent les sommets des classements et y demeurent pendant des mois, décrochent une multitude de commentaires dithyrambiques quand la barre des 10 ressemble déjà pour vous au nirvana.

Auto-éditer pour la gloire et la richesse ? Autant jouer au loto, déchirer le ticket et prier le ciel que vous réussissiez malgré tout à toucher la super-cagnotte de 126,80 €. Alors si tout à coup, l’auto-édition est « gangrénée » par les auteurs connus publiés en ME que restera-t-il à de parfaits inconnus désireux de partager leurs délires livresques ?

Notre visibilité déjà fortement chahutée par le brouillard des algorithmes des sites marchands en sera réduite à une fenêtre de tir aussi grande qu’un mouchoir de poche dans la vastitude de l’univers.

Les auteurs auto-édités en récolteront-ils quelques lauriers, juste de quoi assaisonner leur bœuf bourguignon, ou seront-ils repoussés dans les tréfonds des classements Amazon avec plus aucun espoir de voir le jour ?

Vous avez quatre heures, après je brule les copies 🙂

C’était le #jeudiautoédition vous parle en direct de sa caverne 🙂

Ma vie de romancière 11 : Je suis un bisounours, bis répétita.

15 commentaires sur “Ma vie de romancière 10 – Auto-édition à toutes les sauces

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    1. T’as tout compris, dithyrambique c’est comme alambic ! Plus t’en bois, plus tu perds le nord lol. Le principal c’est de savoir pour quelle raison nous nous lançons dans le circuit de l’auto-tamponneuse… pardon, auto-édition lol. J’y découvre une liberté que j’apprécie grandement 😉 Bonne journée Gaelle. Dis, tu as publié quelque chose dernièrement sur ton blog ? Je suis abonnée mais je n’ai pas reçu de mail. Et ma flemmardise aigue m’incite à oublier d’aller faire un tour lol

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      1. Par déception surtout. J’avoue que là, j’ai un opus sur le feu qui devrait (je vais le mettre au conditionnel) être publié, mais si cela se passe encore mal, ça va être chaud de me faire revenir dans le circuit classique ^^
        Oui, j’ai publié un zarticle, mais pas encore envoyé la newsletter (je voulais le faire hier soir mais mes yeux se sont fermés avant ^^).

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        1. J’avoue que l’AE c’est compliqué pour la promotion mais pour le reste, j’aime bien. Cela triture mes méninges et me force à faire mieux à chaque fois. Pour l’article, cela me rassure, j’avais peur que nunuche du net 2.0 est encore frappé lol

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  1. En étant un fan invétéré des auto-édités, sans idées pré-conçues entre une maison d’édition ayant pignon sur rue et un écrivain, qui pet devenir célèbre maintenant ou bien plus tard, qu’importe ! Le bonheur de lire n’est évidemment pas lié à la notoriété; tant mieux et les écrits quasis secrets sont pour moi ceux qui auront toujours le plus de valeur. Je suis certain de qui aura pensé, imaginé et écrit, contrairement aux grands qui peuvent utiliser des sous traitants ! Romane tu es et resteras une personne que j’apprécie et que j’aime. Je t’embrasse.

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    1. Merci beaucoup Serge, un d’être là et de nous dire à quel point tu nous aimes (là, je flageole et je m’évanouis aussi sec et paf !) et de nous soutenir. Tu as raison de dire que lire prime sur tout le reste et que peu importe de savoir que l’auteur à pignon sur rue ou traficote dans son arrière-cour avec des bouts de chandelles. Tant qu’ils éclairent un peu le chemin, ils sont précieux. Bonne journée à toi Serge 🙂 et profite du soleil 😀

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  2. je me reconnais dans la fin de cet article, parmi les nombreux collègues, flirtant avec la poignée de commentaires sur Amazon. Cela dit, depuis une expérience malheureuse en ME, je reste dans mon coin de campagne, et je trouve quant à moi que les outils actuels sont inespérés si on prend la situation avec seulement quinze ou vingt ans de recul

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    1. Je suis d’accord avec toi, Giovanni. Les outils présents nous offrent de merveilleuses possibilités et le moyen de s’affranchir des diktats de l’édition. C’est un plus ou un moins en fonction de la position que nous adoptons. Je ne regrette en rien mon cheminement en auto-édition. J’y apprends cent fois plus qu’en ME et je rencontre beaucoup plus de fabuleuses personnes à travers ce biais. Bonne journée à toi et merci d’être passé 🙂

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  3. Quelques auteurs auto-édités récoltent parfois le grain et le sésame. Ils sont remarqués par les grandes ME. Un parcours du combattant, car en effet, ils leur faut beaucoup de commentaires pour en arriver là.

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    1. Ou une belle visibilité sur les réseaux sociaux. Leur talent est récompensé et c’est une bonne chose. Mais, nous, les touts petits garderont nous de la visibilité en AE lorsque les grosses pointures pointeront le bout de leur nez ? C’est la question que je me pose. Leur nom les poussera sur le devant de la scène et ils l’occuperont à plein temps. Les lecteurs feront-ils l’effort de fouiller plus loin, de pratiquer des césariennes ou colposcopies sauvages ;D ? Les commentaires sont désormais le nerf de la guerre dans tous les métiers de service ou les oeuvres publiques. C’est le jeu.

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