Fées de contes

Avertissement : ceux qui croient encore aux princesses des contes, abstenez-vous de lire ce texte issu d’une dérive maladive de mon cerveau fou.

Interdit aux moins de 18 ans !

Fées de contes

— J’espère que tu te tiendras correctement, déclara le Baron d’un ton sec à son neveu.

— Oui, monsieur. J’ai compris.

Charles hocha de la tête d’un signe déférent.

— Parfait. Ne les laisse pas décider pour toi, mais soit respectueux envers elles. Montre-toi galant en toutes circonstances.

La porte rouge se matérialisa dans l’ombre du porche en retrait, sans autre indication qu’un sigle noir inscrit au-dessus du chambranle. Un triangle surmonté d’un œil. Le heurtoir claqua trois fois sous la main de Baron. Trois longues pulsations parfaitement maitrisées résonnèrent dans le silence de la ruelle à l’écart de la cohue de la ville.

Charles frotta ses mains moites contre son pantalon, impressionné par la solennité de l’endroit, son cadre mystérieux, secret.

— Il est temps que tu découvres ce qu’une femme peut t’apporter de plaisir, lui avait annoncé son parent deux jours plus tôt lors de son quinzième anniversaire.

Il s’était senti honoré qu’une telle proposition lui soit faite, même si l’angoisse de ne pas être à la hauteur lui avait rongé les sangs toute la nuit. Il a tout imaginé sans pour autant envisager ce qui l’attendait. La réputation de son oncle n’était plus à faire. Qualifié par beaucoup de débauché, il n’en restait pas moins le Baron, l’homme considéré par ses congénères comme suprêmement élégant en tout, jusque dans ses gouts prononcés pour les plus belles amantes, mais aussi l’initiateur de plaisirs divins dont tous parlaient avec dévotion, convoitise ou jalousie.

Le guichet s’ouvrit d’un glissement silencieux. La lueur de la chandelle filtra à peine, immédiatement assombrie par l’ombre du gardien, homme ou femme, ne put distinguer Charles malgré l’attention qu’il mit à percer la faible luminosité apportée par les bougies.

Son oncle ne broncha pas, planté fièrement sur ses deux jambes, la grande cape de satin négligemment jeté sur les épaules. Le revers rouge scintilla un cours instant. La canne à pommeau d’or martelait le sol pavé, rythmait une musique que seul le Baron entendait. Dans la pénombre, les bottes de cuir luisaient d’avoir été cirées des heures, accrochaient le regard. Le verrou fut tiré sans un échange de mot de passe ou de message secret que Charles avait imaginé devoir réciter pour pénétrer dans le sanctuaire des plaisirs.

L’Institut. La plus célèbre maison close de Paris tenue par une maquerelle dont tous vantaient l’incomparable beauté et le raffinement. Nul ne pouvait y entrer sans y être invité ou recommandé par les éminents membres qui la composaient. Le gratin des personnalités de la politique ou de la haute société se retrouvait là en toute discrétion pour gouter aux charmes des plus extraordinaires filles de cet univers de débauche et de luxure. Nul prolétaire ne pénétrerait ici, pas même cet aventurier dont le tout Paris bruissait des aventures depuis des semaines, décrivant par le menu ses exploits sur le continent austral.

Charles sentit la pression grandir dans ses veines. Il devait se montrer digne de l’honneur que lui accordait son oncle en l’introduisant dans un tel endroit pour y découvrir tous les mystères qu’un homme digne de ce nom avait le devoir de connaitre. La porte glissa à son tour dans un silence ouatiné. Aucun bruit ne parvenait jusqu’à eux.

— N’oublie pas mes recommandations Charles.

Son oncle le poussa vers l’entrée d’une bourrade ferme.

— Oui, monsieur, répliqua-t-il, les yeux écarquillés par la vision étonnante de la jeune femme debout derrière le battant de bois.

Nue jusqu’à la taille, elle l’observait avec intérêt. Les seins aux pointes conquérantes percées de petits anneaux d’or se tendaient avec arrogance vers lui. La somptueuse chevelure d’ébène tombait en vagues souples sur ses épaules, ornait la taille d’un voile ceinturé d’un ruban, habillait ses hanches pour terminer leur course sur les cuisses fuselées gainées de bas de soie blanche. Une fine cape de satin ceignait ses épaules sans pour autant draper la nudité excitante de l’ouvreuse. La peau ressemblait à la nacre des perles rehaussée par la poudre de riz savamment déposée comme une évanescence. Les lèvres pulpeuses adorablement ourlées par le dessin carminé du rouge à lèvres s’étirèrent en un sourire de bienvenue.

— Monsieur, plongea la jeune fille dans une révérence respectueuse.

La longue chevelure lécha ses pieds sertis de petites mules à boucles d’or, dévoila un court instant la toison noire du trésor caché. Charles se sentit toute chose devant pareille beauté. Jamais il n’avait vu une femme nue avant ce soir, de ce dépouillement naturel et parfait où chaque courbe se transformait en un chemin à découvrir des doigts ou de la bouche. La pression monta dans ses veines. L’ébullition de son excitation le perturba autant que le regard effronté qu’elle lui jeta du coin de l’œil.

— Merci, Blanche.

Le Baron tendit canne, chapeau haut de forme et cape à la jeune femme qui s’inclina avec déférence.

— Madame vous attend, Monsieur, l’avertit-elle d’une voix chaude et pétillante.

— Merci. Nous nous verrons plus tard, réservez-moi une danse, lui sourit le Baron en lui caressant la joue.

Il se pencha, embrassa la bouche offerte d’un long baiser sensuel. De la main, il joua avec les anneaux d’or, titilla les pointes des seins exposés insolemment. Le gémissement de la jeune femme excita Charles autant que la douceur de l’étreinte à peine effleurée qu’il contemplait béatement.

— Avec plaisir, Monsieur, murmura Blanche, la poitrine soulevée par son souffle haletant.

— Parfait. N’oubliez pas d’apporter quelques pommes, vous savez comme je les adore, déclara le Baron dont la paume glissa le long des côtes, frôla les hanches pleines, s’invita d’une visite audacieuse sur le ventre blanc et descendit toujours plus bas.

Charles observait de tous ses yeux, impressionné par la maitrise de son oncle à faire gémir celle qui se cambrait, mordait sa lèvre pulpeuse pour retenir son soupir, écartait la pointe du pied pour profiter de la caresse appuyée d’une main experte entre ses cuisses, s’abandonnait aux doigts hardis et conquérants avec une volupté visible.

— Tout à l’heure, ma mie, sourit le Baron d’un air de supériorité teinté de douceur.

— Je suis à vos ordres, Monsieur, souffla Blanche, les joues de nacre rosies par la montée de son vertige fugace.

Le sourire s’accentua puis s’effaça face à l’arrivée d’une créature que Charles décréta dans la seconde comme la plus belle femme au monde.

Grande, d’une stature au-dessus de la moyenne, le corset cintré emprisonnait une taille si fine que des deux mains il la ceinturait. La poitrine voluptueuse gonflait la soie délicate de la tenue, les courbures pleines et rondes s’offraient sans vergogne, les mamelons à peine visibles à la lisière du corset rouge sang attiraient irrémédiablement le regard. La jupe de la robe s’ouvrait à chaque pas, dévoilait et cachait au rythme de son avancée le trésor serti d’une chainette d’or et d’un médaillon en forme de rose argentée.

— Monsieur, résonna la voix grave, chaude, sensuelle.

Le Baron se pencha sur les doigts tendus, déposa un baiser respectueux sur le dos de la main gantée de pourpre.

— Madame, je suis honoré que vous nous receviez ce soir. Je sais quel jour particulier c’est pour vous et vos demoiselles.

— Merci de votre sollicitude Monsieur, mais pour vous, nous serions prêtes à tout. Ainsi, voilà le jeune homme à qui nous devons apprendre les plaisirs de l’amour ?

Elle se tourna vers Charles, rouge de confusion, d’excitation et de ravissement face à tant de perfection érotique.

— En effet, ma mie. Voilà, celui qu’il serait bon de délurer avec tact et hardiesse.

— Désirez-vous être son mentor ?

— Non. Je vous laisse ce soin. J’ai d’autres ambitions que de montrer à ce godelureau comment utiliser son instrument et être digne de notre réputation. Vos demoiselles seront des professeurs de choix pour le déniaiser mieux que je ne pourrais le faire.

— Mieux ? roucoula Madame, la paume posée sur la hanche de son invité spécial.

Le sourire naquit sur leurs lèvres proches.

— M’accorderez-vous quelques-uns de vos bienfaits ? murmura le Baron, les mains glissées sous la jupe de taffetas pour agripper les fesses joliment mises en valeur par le tissu délicat.

— Ce sera avec plaisir, Milord. Vous connaissez mes gouts, ondula Madame d’un roulement de bassin explicite, la tête rejetée en arrière, sa chevelure rousse visible sous le chaperon rouge. Occupons-nous d’abord de ce jouvenceau, se détourna-t-elle à regret de la bouche entrouverte sur des promesses réjouissantes.

— Blanche, conduis-le à la salle des plaisirs. Que les fées prennent soin de lui. En douceur, nous avons toute la nuit, caressa-t-elle la joue cramoisie de Charles. N’aie pas peur, petit. Elles vont faire de toi un homme.

Blanche s’inclina après un dernier coup d’œil vers le Baron. Elle guida Charles à la suivre d’un geste ample.

Il ne put détacher son regard de la croupe nue, des fesses rebondies à souhait qui dansaient leur ballet envoutant sous ses yeux concupiscents. Les longs cheveux effleuraient la peau de nacre où il rêvait désormais de se perdre des heures entières.

Il ne vit rien du cadre raffiné du salon aux tentures rouges, des bergères éparpillées çà et là sans autre hôte qu’un chat gris, énorme et souverain.

Il ne distingua rien de l’escalier de chêne orné de bouquets de roses blanches, de son tapis lourd aux motifs évocateurs, de sa rambarde usée par les milliers de mains invitées là.

Blanche s’immobilisa dans le corridor en semi-obscur de l’étage, se retourna à demi vers lui, lui sourit d’une mine effrontée et coquine.

— Le salon des plaisirs, ouvrit-elle la porte lentement pour l’inciter à découvrir le cadre de son initiation.

La chambre montrait de belles proportions. Décoré de rouge et d’or, le lit à baldaquin trônait au centre de la pièce sur une estrade, tandis que des sièges l’entouraient dans l’attente des spectateurs. Les montants de bois montaient haut jusqu’au plafond, soutenaient les lourds rideaux de velours pourpre, les voiles évanescents tissés d’or.

— Entrez, l’incita Blanche à s’introduire dans le salon.

— Serons-nous seuls ? s’inquiéta-t-il du nombre de sièges disposés autour du lit.

Il ne tenait pas à se donner en spectacle et devenir la risée des habitués du lieu s’il se montrait par trop novice. Sept bergères, compta-t-il rapidement, effrayé de se transformer en premier rôle de la pièce qu’à présent il redoutait de jouer.

Le rire effronté le ramena vers la jeune fille campée contre la porte.

— Non. Ce soir, vous serez le seul à profiter du divertissement. Entrez, nous allons vous apprendre les arcanes du plaisir, s’approcha-t-elle d’un pas.

Elle lui saisit la main, la glissa entre ses cuisses, l’entraina d’un mouvement de va-et-vient à découvrir la douceur accueillante de ses nymphes excitées par la partie engagée par le Baron.

Charles sentit son cœur battre tandis que ses doigts caressaient le velouté de cette chair humide, souple, chaude. Il imita les gestes de son oncle, s’invita en tour et détour dans les plis qu’il prit soin d’explorer une longue minute. Le gémissement de la jeune femme, sa soudaine ondulation sous sa paume le propulsa dans un monde de sensations inconnues.

— Gardez-en un peu pour les autres, recula Blanche sans plus lui accorder ses faveurs.

Elle le poussa dans la chambre, referma le battant derrière elle. Le rire cristallin émoustilla Charles dans des proportions inédites. Son sexe réagissait à ces stimuli multiples. Il respira profondément pour maintenir un peu de contrôle et profiter au maximum de l’expérience particulière à laquelle son oncle le conviait.

La porte dérobée s’ouvrit en silence de l’autre côté de la pièce. Une jeune fille, guère plus âgée que lui, entra avec une assurance de conquérante. La tresse de ses cheveux blonds s’enroulait autour de sa tête puis descendait dans son dos et frôlait ses fesses ceintes d’une dentelle bleue aérienne d’une transparence éthérée.

— Bonsoir, monsieur. Je m’appelle Aurore, plongea-t-elle dans une profonde révérence.

— Bonsoir, affermit-il sa voix malgré son émotion devant le corps dénudé jusqu’à la taille.

Les petits seins dardaient leurs mamelons attachés par un cordon de soie où pendait une quenotte de bois posée sur le ventre au léger arrondi. Les cuisses fuselées découvertes par le voile bleu s’ornaient de jarretières de dentelles. Des fils de soies noires dessinaient sur la peau diaphane un écheveau d’arabesques compliquées des mollets jusqu’aux pieds.

Une œuvre de tisserande, imagina-t-il le travail de patience pour obtenir un pareil résultat.

La jeune fille s’agenouilla à quelques pas et, d’un geste de la main, lui intima l’ordre d’avancer.

Il ne se fit pas prier, son ébullition de plus en plus impérieuse dans ses veines et son corps. Avec dextérité et la force de l’habitude, elle le débarrassa de ses bottes et de ses chausses de laine.

— Je dois vous apprendre le secret du fuseau, posa-t-elle ses mains sur ses hanches pour l’approcher au plus près.

Délicatement, elle dégrafa les boutons de son pantalon, le glissa lentement sur ses cuisses, jusqu’à ses pieds. Elle écarta le vêtement et admira la nudité de son invité. Elle sourit de la tension du membre ingénu. Des paumes, elle caressa ses jambes, des genoux à l’aine, s’attarda sur la peau sensible du pli de ses fesses.

— Voilà un bien beau fuseau, approcha-t-elle les lèvres de son sexe.

À coups de langue, elle le taquina, décapuchonna de la main le gland timide et pourtant avide de nouvelles découvertes. Elle le lécha d’un bout de langue effrontée, les yeux rivés sur son visage. Il se retint à la chaise toute proche, ferma les paupières, grisé par les sensations brouillonnes de son bas ventre. Elle ne lui accorda aucun repos, le repoussa des deux mains sur le siège, l’incita à s’assoir confortablement. Il écarta les jambes pour mieux l’accueillir.

— Tenez, lui tendit-elle la quenotte attachée à ses mamelons. Guidez-moi.

— Que dois-je faire ?

Il contempla le fuseau de bois effilé et sculpté, ne sachant qu’en faire.

— Ce que bon vous semblera, se glissa-t-elle à genoux entre ses cuisses.

Il tira sur la quenotte pour en tester le pouvoir. Les fils de soie étirèrent les tétons durcis et provoquèrent le gémissement d’Aurore.

— En ressentez-vous de la douleur ? s’inquiéta-t-il, les recommandations de son oncle à l’esprit.

Les respecter, se montrer galant et ne pas abuser de sa force d’homme.

— Non, milord, c’est un plaisir que nous allons partager.

Elle saisit son membre à deux mains, coulissa avec lenteur des bourses jusqu’au gland, rebroussa chemin. Il gémit à son tour, impatient d’explorer toutes les finesses de l’extase. Il tira sur la quenotte, obtint le résultat attendu : un croassement qui s’étouffa sur son sexe raidi. Elle le goba à pleine bouche. La langue le happa pour le coller au palais chaud. La salive le couvrit de sa chaleur humide.

À nouveau, il secoua le fuseau de bois, excité par le râle sourd en résonnance sur son membre. Le rythme s’installa entre eux. Plus il jouait de la tension des fils, plus elle mettait d’ardeur à le sucer, à le pomper, à le rendre fort, viril. Leurs souffles se répondaient dans le silence de la chambre. Il capitula le premier d’un grondement expiré, son sexe si lourd de désir qu’il l’expulsa en jets saccadés. La quenotte diabolique reposait dans sa main inerte pesant sur la tête d’Aurore.

— Il faut savoir donner pour recevoir, déclara-t-elle les lèvres maculées par les traces blanchâtres de sa semence.

Elle se lécha les babines, un sourire canaille à la bouche, rampa sur ses cuisses, son torse pour atteindre ses lèvres. Elle l’invita à gouter à son tour à son offrande d’un baiser langoureux où il découvrit le pouvoir des caresses de leurs langues taquines.

— Un seul baiser peut ranimer la flamme, s’écarta-t-elle de lui à regret.

— Vous partez ? s’étonna-t-il de la voir se relever.

— C’est au tour d’Anne de vous apprendre à donner du plaisir à une femme.

Elle s’inclina d’une rapide révérence, s’éloigna avant de s’installer sur l’une des bergères disposées autour du lit. Près de la porte dérobée, une jeune fille attendait dans l’ombre du rideau. Charles distingua la cape de fourrure. Le haut du visage était couvert d’un masque de Botton. Elle s’approcha à pas comptés, ondula sous la peau de bête avec une lenteur dont il ressentit toute la sensualité, chaque pas devenait un plaisir des yeux et émoustillait ses sens en éveil.

— Venez, l’incita-t-elle à la rejoindre près du lit vers lequel elle se dirigeait.

Le parfum capiteux l’enveloppait tandis que la cape de fourrure s’étendait sur les épaules comme un envol d’aile d’ange. Elle s’avança si près qu’il sentit les pointes de ses seins sur le satin de son habit. Elle écarta la veste d’un geste nonchalant, détacha les boutons de son gilet un à un, les yeux plongés dans les siens, la bouche toute proche et pourtant si lointaine. Sa chemise rejoignit sur le sol le reste de sa tenue. Les doigts fins dessinèrent ses muscles tendus, caressèrent sa peau pâle et ses côtes maigrichonnes.

— Je vais vous apprendre à faire gémir une femme, l’enveloppa-t-elle de la pèlerine pour leur offrir le refuge de cette chaleur intime, personnelle.

Elle se colla à lui de tout le corps, posa les paumes dans son dos pour le rapprocher au plus près, dansa contre lui. Il accompagna chacun de ses mouvements, jusqu’à ce qu’il bascule sur le lit, enroulé dans la cape de fourrure. Anne s’installa sur ses cuisses, se frotta contre lui d’un lent balancement des hanches.

— Vos mains, le guida-t-elle sur sa poitrine avec dextérité.

La souplesse de la peau moite le stimula intensément. La dureté des boutons sombres augmenta sous ses doigts fébriles. Elle l’aiguilla pas à pas, lui apprit à tracer des chemins d’excitation sur son corps, lui dévoila les secrets intimes de sa féminité. Elle l’entraina sur la couche moelleuse, s’offrit en grand à son périple gourmand. De la bouche, des mains, il s’aventura dans ses profondeurs, se délecta, lécha ce jus dont il n’oublierait plus jamais le gout sucré et douceâtre. Il se hasarda du doigt au plus étroit des chaires frissonnantes. L’anneau humide entoura son majeur tout comme une bague précieuse. Il pénétra la tiédeur de sa partenaire, fouilla parmi ces beautés qu’elle lui permettait d’explorer sans fin. Elle s’abandonna à ses râles de plaisir, lui accorda sans mesure sa jouissance de femme.

Il sentit à nouveau son sexe frémir, durcir de toutes les caresses échangées.

— Il est temps de réveiller la bête qui sommeille en vous, se redressa Anne en montrant une jeune femme debout au pied du lit. Belle, à ton tour.

Le prénom seyait à la perfection à l’arrivante. Il s’enivra de sa beauté gracile et voluptueuse. La blondeur éthérée, la peau diaphane marquée par des signes cabalistiques la nimbait de mystère comme le collier aux perles de bois qui couvrait sa poitrine.

Assise à quelques pas, Aurore les observait la quenotte à l’orée de ses lèvres humides. Elle la lécha d’une minauderie si précise qu’il sembla à Charles ressentir la langue sur son sexe gorgé d’un désir renouvelé.

— Voyons si nous pouvons faire de vous un homme.

Belle grimpa sur le lit, la mine gourmande. Elle le poussa sur le matelas contre Anne, le couvrit de son corps, l’embrassa à pleine bouche d’un baiser féroce, mordant, excitant. Il se sentit perdre pied face à tant de fougue. Les mains des jeunes femmes sur son corps échauffé se montraient plus avides de secondes en secondes.

Il gémit, sa verge si gonflée qu’elle le tiraillait douloureusement.

— Apprenez à contrôler, lui murmura Belle.

Elle le pinça des dents, mordilla son oreille avant de la lécher d’une pointe de langue coquine.

— Je vais vous apprendre, se redressa-t-elle de toute la splendeur de son corps couvert de sueur.

Elle se dressa au-dessus de lui, attrapa son membre entre deux doigts, lui sourit avant de s’empaler avec lenteur pour l’avaler en entier dans la tiédeur accueillante de son antre. Il gémit de cette exploration tant attendue et se laissa emporter par la langueur de celle qui le chevauchait au rythme de ses envies.

— Aurore, appela Belle.

La jeune fille approcha, escalada le lit à la droite de Charles, s’installa contre lui, les cuisses ouvertes pour qu’il admire sa toison et son trésor humide. Elle glissa lentement la quenotte en elle, lui montra ce qu’il représentait pour Belle tandis qu’Anne reprenait les caresses apprises l’instant précédent. Il ne savait plus où donner de la tête. Les gémissements des unes et des autres s’apparentaient à la musique la plus divine de la Terre. Il se laissa porter, s’abandonna à leurs directives. Belle l’enivra de sa fougueuse cavalcade, l’entraina jusqu’aux limites de l’enfer. Il râla, prêt à expulser son essence, son plaisir, sa semence, la moindre parcelle de sa raison.

— Gardez-vous ! le somma Belle d’un ton sec.

Il gronda, incapable d’obéir, son désir de se répandre en elle, une fureur de l’esprit et du corps. Elle stoppa net les hostilités, arracha son mat turgescent des profondeurs de son ventre et se redressa.

Il rugit de frustration, se releva comme un diable. Il la jeta sur le matelas pour prendre ce qu’elle lui refusait, agrippa ses genoux des deux mains, les repoussa sur la poitrine haletante. Il plongea d’un coup, la martela de son sexe dur, s’enivra de la posséder à grands coups de reins, s’invita au plus profond de ses entrailles, la pourfendit de son glaive encore et encore jusqu’à ce qu’elle tremble sous ses assauts, capitule et crie son allégeance. Les secousses des chairs autour de lui décuplèrent son pouvoir. D’un long râle, il expulsa la griserie de son ravissement. Il éprouva une sensation de puissance étourdissante, plus intense que tout ce qu’il avait connu avant ce jour. Alors qu’il s’écroulait anéanti par le vide dans sa tête et son corps, les rires des filles le bercèrent de leur joyeuse gaieté.

— Alors, mignon ? Avez-vous découvert les secrets du plaisir, roucoula Belle lovée contre lui.

— Il me semble bien que je vienne d’en fouiller quelques-uns, haleta-t-il, déboussolé par la force de sa jouissance.

— Nous en avons d’autres à vous apprendre, l’embrassa-t-elle doucement.

Anne et Aurore se blottirent contre lui. Il n’avait plus assez de bras et de jambes pour les accueillir toutes. Il soupira de bonheur, ferma les yeux, repu.

Il sombra dans le sommeil, rêva tout au long de la nuit de princesses et de princes charmants dont les aventures l’entrainèrent vers des contrées sensuelles et érotiques. Au matin, elles le réveillèrent, lui enseignèrent sans discontinuer le plaisir d’être un homme, un amant, un prince. Il capitula, les supplia de le tuer sur-le-champ pour garder cette nuit au cœur, comme un délicieux conte de fées dont il n’oublierait pas une miette.

— Alors, mon neveu ? Êtes-vous désormais un homme ? le questionna le Baron à son arrivée dans le salon d’apparat où quelques fidèles sirotaient du Cognac, des filles sur les genoux.

— Oui, monsieur, s’enorgueillit-il d’avoir été à la hauteur de la réputation de son parent.

Il n’était pas temps pour lui d’entacher le prestige de son oncle par son incapacité à combler les fées qui s’étaient penchées sur lui en cette épopée magique.

Perrault ils étaient, Perrault ils demeuraient. Telle était leur devise.

****

Pardon Monsieur Charles pour les libertés que je m’octroie 🙂 

 

2 commentaires sur “Fées de contes

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  1. Une superbe initiation, j’aurai eu cette chance, la vie n’aurai pas été celle que j’ai vécu, c’est un fait certain. Mais ce qui à été le restera.On apprend de nos réussites et de nos échecs. C’est la philosophie de nos existences.

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